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II- La rencontre avec le lion: par Abderrazak HALLOUMI , ( professeur de lettres au Lycée
Le Porteau, Poitiers, Diplômé en Sciences et Enseignement des Religions)
Fiche professeur :
Après la transgression de l’interdit imposé par sa femme Laudine, Yvain sombre dans la folie. Alors l'onguent magique (de la dame de Norison) a rendu la raison et la lucidité à Yvain et que le combat contre le comte Alier lui a permis de se mesurer contre son "ombre". mais dans le "roman", il y a un épisode qui joue un rôle primordial dans la poursuite du processus d'individuation, c' est la rencontre avec le lion. Cet épisode est important dans 1a structure et dans le sens du roman. Il se place exactement au centre du roman (vers 3337- 3449) et sans doute, ce n'est nullement 1'effet du hasard puisqu'il est capital dans la définition du sens de l'évolution d'Yvain. Placé en position de pivot, il délimite un avant et un après, ou plus exactement une fin et un re-commencement. En effet, dès 1a rencontre avec le lion. Yvain va trouver le sens de son aventure, le sens de son engagement: à partir de ce moment rien ne sera plus pareil. La transformation d'Yvain va devenir radicale: il ne sera désormais que "le chevalier au 1ion"; te chevalier défenseur du droit et de la justice.
Voyons d'abord comment cette rencontre est évoquée dans le roman. Après avoir quitté la dame de Norison, Yvain s'enfonce de nouveau dans une forêt profonde, quand soudain il entend un grand cri de douleur. I1 décide de s'approcher et découvre, dans un essart, un serpent qui tient un lion par 1a queue. Ce serpent crache des flammes et brûle les reins de son ennemi - Après un léger moment d'hésitation où i1 délibère en lui-même, Yvain prend parti pour le lion, car, nous dit Chrétien: Lors dit qu'au lÿon se tanra, 3353 Qu'a venimeus ne a felon Ne doit an feire se mal non, Et li serpanz est venimeus Si 1i saut par 1a boche feus Tant est de felenie plains. 3357
Yvain a évolué. Il n'est plus ce personnage dont les actions sont toujours dictées par les autres (décision de tenter l'aventure de la fontaine, décision de partir courir les tournois). Pour la première fois depuis le début du récit de Chrétien, la volonté d'Yvain s'exprime en toute indépendance: venir en aide au lion est un choix librement assumé.
Se protégeant à l'aide de son bouclier pour éviter les flammes, Yvain armé de son épée attaque le serpent et le coupe en deux puis en plusieurs morceaux. Pour dégager le 1ion, il doit lui amputer un bout de sa queue où est restée accrochée la tête du venimeux reptile. Après cela, Yvain s'apprête à se défendre contre le lion quand ce dernier prouve qu'il est réellement une "beste gentil et franche" (vers 3371), Au lieu d'attaquer le héros, le lion lui prouve sa reconnaissance:
Si s'estut sor ses piez derriere 3394 Et puis si se ragenoillait, Et tote sa face moillait De lermes, par humilité. 3397
Dans cette attitude le lion se prosterne comme un vassal qui se soumet à son seigneur; il semble choisir Yvain comme maître, lui faire hommage et lui promettre respect et fidélité. La posture du lion n'est pas sans nous faire penser à celte qu'avait prise Yvain pendant son entrevue avec Laudine:
"Mes sire Yvains maintenant joint 1974 ses mains, si s'est a genolz mis 1975
Le parallèle entre ces deux scènes est frappant et le fait de les superposer montre à quel point Yvain a évolué: au début, c' est lui, dans l'attitude du parfait amant, qui s'agenouille devant Laudine pour implorer son pardon et pour lui donner la preuve de sa soumission, mais maintenant Yvain est devenu un seigneur devant qui se prosternent le lion et, plus tard, la nièce de Gauvain.
En portant secours au 1ion, Yvain opte pour le bien. Le serpent qu'il a combattu est le symbole du mal: il représente l'ennemi contre lequel il faut lutter. Dans beaucoup de religions le serpent est perçu comme le synonyme des ténèbres: par exemple, dans la Bible , Satan est apparu dès le début de la création sous la forme de serpent pour entraîner Adam et Eve à leur perte et les faire déchoir du paradis. C'est pour cette raison que dans l'imaginaire chrétien. Le serpent est senti comme l'incarnation du mal. Il représente toutes les valeurs négatives: traîtrise, félonie (rappelons qu'il a attaqué le lion, dans le récit de Chrétien de Troyes, par derrière, par la queue ).
Dans Yvain, le serpent est doublement maléfique: outre le venin qu'il secrète, il lance du feu par sa gueule qui est plus grande qu'une marmite. Les f1ammes qu'il crache ne sont pas sans nous faire penser au diable et, la largeur de sa gueule, à l'enfer. [1] Le serpent tel qu'i1 est décrit par Chrétien accumule toutes les images du mal. Il déborde de négativité et l'emploi de l'adjectif "plains" (vers 3357) amplifie le caractère ténébreux et maléfique du reptile.
Si le serpent est porteur de toutes les valeurs négatives et s'il est perçu comme 1'envoyé de Satan, comme le représentant de l'ombre collective, le 1ion est connu pour être un animal solaire incarnant les valeurs positives: la loyauté, la justice, le courage et l'honneur. Il est le symbole de la force rayonnante, de la royauté. Tout le monde s'accorde pour dire qu'il est le roi des animaux et nombreuses sont les œuvres 1ittéraires qui le mettent en scène comme figure de la royauté: il est le roi Noble dans le Roman de Renart, cruel avec les méchants et bienveillant avec les justes. Ce n'est pas sans raisons, nous semble-t-il, que le lion figure sur les écussons des rois chrétiens à l'époque des croisades "1'écu au 1ion appartient aux chrétiens, l'écu au dragon est attribué aux païens".[2] Cette pratique est peut-être un souvenir de 1 'Apocalypse [3]où Jésus est appelé "Lion de la tribu de Judas" et où Satan est apparu sous la forme d'un dragon que la Christ combat afin de sauver l'humanité.
Le combat du 1ion et du serpent dans Yvain dépasse la simple lutte entre deux animaux sauvages. En effet, ce motif assez répandu au XIIème siècle, n'est pas dénué d'une certaine valeur morale, voire philosophique: le combat du 1ion et du serpent figure aussi dans l'iconographie. "A Saint-Christol (Vaucluse 3ème quart du XIIème siècle), une base de colonne, à droite de l'autel, présente un lion dévorant un serpent, les pattes posées sur une colonne".[4] Sachant que l'art au Moyen Age est utilisé pour l'enseignement religieux, afin de permettre aux gens de 1 ire sur la pierre ce qu'ils ne peuvent pas lire dans les livres (" "Ut hi qui 1itteras nesciunt in parietibus videngo legant quae legere in codicibus non valent" disait le pape Saint-Grégoire le grand [5]). La présence d'un tel motif dans les églises n'est pas motivé par un but purement ornemental: le lion est la représentation du Christ vainquant Satan; c'est une allégorie de la lutte du bien contre le mal.
Cet aspect de combat entre les forces du bien et les forces du mal se retrouve aussi chez Chrétien; mais une différence subsiste quand même chez 1'auteur d'Yvain, qui, contrairement à ses adaptateurs et continuateurs, ne fait aucun commentaire sur le combat du lion et du serpent, et nous permet donc de l'étudier sous différents aspects et à la lumière de plusieurs théories
Cette scène, qui est à la fois simple et complexe a une grande valeur symbolique. Elle peut être rapprochée du combat des bons et des mauvais dieux dans la mythologie celtique: cette lutte est éternelle dans l'Autre Monde et, pour décider de la victoire les bons dieux doivent recruter un mortel qui est le seul à pouvoir provoquer l'issue du conflit.[6] Dans Yvain, nous retrouvons cette situation, puisque le combat du lion et du serpent-dragon a lieu dans un essart (l'absence d'indication géographique peut nous induire à penser que cela se passe dans l'autre monde). On peut imaginer que les deux ennemis se prennent chacun par la queue, formant par là une sorte de cercle vicieux qui nous fait penser à la figure de l'ouroboros[7]. En intervenant, Yvain accomplit un acte "diaïrétique" (1er régime de l'imaginaire de G. Durand). Il brise le cercle en tranchant le serpent. En réalisant un tel acte, Yvain semble couper le mal à sa racine. Il prend le parti du bien et choisit l'ordre contre le chaos. Selon Mircea Eliade[8] "le serpent symbolise le chaos, l'amorphe non manifesté (…), le foudroyer et le décapiter équivaut à l'acte de création, avec passage du non manifesté au manifesté, de l'amorphe au formel ". Cela est d'autant plus clair puisque Yvain en sortant de la folie, figure suprême du chaos, passe à un acte de création, à la création d'une société plus juste, plus équitable, en combattant le mal sous toutes ses formes. Tout le parcours du chevalier Yvain va être impliqué par cette action et par la conjonction avec le lion. Désormais il va être le défenseur du droit. Accompagné par son double symbolique (le lion) sa quête va être axée sur un rétablissement continuel de l'ordre et de la justice.
Si l'épisode de l'onguent magique et le combat contre le comte Alier ont permis à Yvain de réintégrer son Moi et de redevenir le chevalier preux et courtois qu'i1 était, le compagnonnage du lion confirme son entrée dans le chemin du processus d'individuation. De ce point de vue le lion peut être considéré comme la figure de l'inconscient positif et le serpent comme le côté négatif de l'inconscient. En intervenant dans le combat du lion et du serpent, Yvain sonde en quelque sorte son inconscient afin d'éclairer, si l'on peut dire, son conscient et de lui donner l'énergie nécessaire pour continuer son combat.[9]
Ayant récupéré sa raison et sa lucidité, Yvain peut désormais entreprendre la quête qui le mènera vers la "pez sanz fin"[10], vers la réconciliation avec Laudine.
La conjonction avec le lion est déterminante dans la suite du roman; cette rencontre permet à Yvain de bénéficier des qualités de son compagnon: force morale et physique, sens du droit et de la justice. Remarquons ici que Chrétien a occulté toutes les valeurs négatives du 1 ion: en lui coupant la queue contaminée par le venin du serpent, Yvain l'a en quelque sorte transformé. Et ce changement est à double sens. Les deux compagnons " finissent par se ressembler: le lion s'humanise au contact d'Yvain qui, grâce à ce compagnon particulier, dépasse son statut de chevalier."[11]
Yvain et son 1ion vivent ensemble dans la forêt. Le 1ion subvient aux besoins de son maître, il veille sur son sommeil:
et il tint son chief an repos 3472 tote la nuit sor son escu a tel repos corne ce fu; et li Iÿons ot tant de sens qu'il veilla et fu an espens del cheval garder, qui pessoit 1'erbe qui petit 1'engressoit. 3478
L'attitude du lion nous rappelle celle d'Enide qui, elle aussi, veille pendant qu'Erec dort. Chrétien emploie presque les mêmes termes pour décrire les deux situations:
A son chief a mis son escu Erec, 3096 - 3099 Et la dame son mantei prant, Sor lui de chief en chief l'estant Cil dormi, et cela veilla.
J. Dufournet a vu "dans la queue coupée (vers 3378-3383) une métaphore de la domestication, voire de la féminisation,[12] et nous pouvons partager son point de vue. Il nous semble évident qu'il y a une certaine parenté entre Enide et le 1ion. Une autre scène dans le roman confirme notre sentiment. Quinze jours après leur rencontre, Yvain et son compagnon arrivent par "aventure a la fontainne desoz le pin" (vers 3484-3485). En retrouvant ces 1ieux familiers, Yvain, fou de douleur, s'évanouit- Et dans sa chute, son épée glisse de son fourreau et le blesse- En voyant le sang couler, le lion croit que son "compaignon et seignor" est mort, il décide de se suicider. Heureusement Yvain revient à lui au bon moment pour stopper son élan. De même, Enide, à l'instar du lion, pensant que son mari est mort, est prête à se tuer avec l'épée de son seigneur. (Elle n'est sauvée que par l'arrivée du comte de Limors).
Les similitudes entre le 1ion et Enide sont nombreuses. Comme elle, il va être présent aux côtés de son maître tout au long de l'aventure. Le lion participera à tous les combats d'Yvain: contre Harpin de la Montagne, contre les trois accusateurs de Lunete, contre les deux nuitons de Pesme Aventure. Il aidera constamment Yvain à combattre les forces du mal sous ses diverses formes. Mais il ne prendra pas part au dernier combat d'Yvain car monseigneur Gauvain, "le soleil de la chevalerie" n'a rien de diabolique. Ceci est aussi à rapprocher du dernier duel livré par Erec (contre Mabonagrain, dans le verger de la joie de la cour) auquel Enide, elle non plus, n'assiste pas.[13]
La reconquête de la raison et de la lucidité chez Yvain est le résultat de trois moments forts: 1'épisode de l'onguent magique qui guérit Yvain de sa folie, le combat contre le comte Alier qui marque son retour à la chevalerie, la conjonction avec le lion. Ces trois moments réunis font qu'Yvain renaît, se transforme et se mue en un autre. Yvain, ayant rétabli la paix en lui-même, peut désormais s'employer pleinement à défendre les autres. Il va sortir de l'isolement où l'ont plongé et la punition imposée par Laudine et la folie pour revenir à la société dont il va essayer de corriger les erreurs et les abus. Et c'est en ce sens qu'Yvain entreprend son Aventure qui signifie selon E. Köhler: "l'effort difficile imposé par la vie pour rétablir la relation devenue incertaine entre l'individu et la société". [14] Les rapports entre Yvain et la cour d'Arthur se sont dégradés après la crise provoquée par Laudine. Aucun membre de la Table Ronde n'a essayé de le retenir lorsqu'il a subitement fui la cour. "L'abandon dans lequel tombe le héros pris de désespoir est la preuve de la faillite de la communauté qui n'a plus rien à lui dire et le laisse livré à lui-même".[15] Si l'an leissierent seul aller: 2801 Bien sevent que de lor parler Ne de lor siegle n'a il soing. 2803
La faute d'Yvain était individuelle, et ne peut être expiée que par des actions en faveur de la société. Sa quête " devient une épreuve parce qu'elle l'éclaire, l'instrument de son perfectionnement moral."[16] Mais c'est seulement en se détachant du groupe qu'il peut accomplir sa mission, sa purification en vue du pardon de la communauté et de sa dame, Laudine.
Le repentir et la rédemption d'Yvain vont se traduire dans les actes plus que dans les propos- Il va essayer de montrer, en entreprenant des " travaux" en faveur du droit, qu'il a le droit d'aimer et d'être aimé. Et le compagnonnage du lion lui est d'un grand secours car, comme l'a montré Martine Orange, le "1ion est à la fois un emblème et un programme"[17]. Un emblème puisqu'Yvain va changer de nom et adopter le senhal qui lui ouvrira les portes du domaine de la fontaine; un programme puisque la nouvelle identité va faire de lui le chevalier du droit, celui "qui met sa poinne a conseillier / celes qui d'aïe ont mestier". (vers 4811-4812] et qui soutient les causes justes. La défense de la dame de Norison[18] et du lion s'inscrit dans ce que Greïmas appe11e " 1'épreuve qua1ifiante". Cette épreuve l'est vraiment et la suite de l'Aventure d'Yvain ne fera que conforter notre point de vue.
Exploration didactique détaillée :
Préparation :
Le professeur donne à étudier aux élèves =è des extraits de la Bible : Genèse, chapitre 3 et Apocalypse, chapitre 12[19]
- les articles serpent et lion dans le dictionnaire des symboles
- Le lion reconnaissant : Aulu-Gelle (II° siècle après J.-C.), =è des documents iconographiques : la représentation du lion et du serpent
le serpent dans l’art médiéval : sculpture et chapiteaux romans le combat contre le dragon : la représentation du lion : Le lion est souvent choisi comme emblème par les chevaliers
=è Ces différentes activités se feront par groupe, un travail de synthèse se fait à l’oral
documents iconographiques
Portail de l'église Saint Trophime, Arles.
Saint-Georges combattant le dragon - Carpaccio [1] Gérard Chandès;: op .cit., p. 44 ; écrit à ce propos: "Dans le chevalier au lion, lorsqu'Yvain découvre la scène, le serpent art le lion et l'auteur n'a pas besoin d'évoquer deables ou anfer: la flame ardant qui sort de la gueule ophidienne connote assez par " elle- même les feux infernaux"
[2] Jean Dufournet: le lion d'Yvain dans le chevalier au lion de chrétien de Troyes, approche d'un chef-d'œuvre. Etudes recueillies par Jean Dufournet, Paris, Champion 1989. p.88 [3] Dans l'Apocalypse, XII, il y a l'évocation du dragon que combattit Saint Michel. Le dragon, "le serpent ancien appelé le diable et Satan", fut précipité sur terre. Irrité d'avoir été déchu, le dragon-Satan voulut tuer le Christ et sa mère. En décrivant. La scène du combat du lion et du serpent, Chrétien a sans doute été inspiré par la vision de l'Apocalypse de Saint Jean. [4] François de la Brétèque: Le motif du lion dans l'art et la littérature du Moyen Age. Recherches sur la mentalité et la civilisation. Thèse de 3éme cycle soutenue à la Sorbonne nouvelle le 24 février 1986, p.207- Cet Ouvrage a été cité par J- Dufournet, art-cit,p.87 [5] Ce passage a été cité par Louis Réau dans Vielles églises de France- Paris, Nathan 1948, p.l98. [6] P. Gallais: séminaire de maîtrise 1988-l989. [7] Pour plus de détails consulter le dictionnaire des symboles l'article Ouroboros; sous la direction de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, nouvelle édition revue et corrigée. Collection Bouquin, Paris Laffont 1989,p. 716 , voir aussi annexex pour l’illustration [8] Mircea Eliade: le mythe de l'éternel retour, collection Folio p. 32 [9] Gérard Chandès ( op. cit. p. 292-293.) explique que la compagnie du lion est nécessaire car selon , Jung: "sans la coopération de l'inconscient. et des forces instinctives, le personnalité consciente serait trop faible… pour oser s'aventurer dans un monde étranger avec ses possibilités incommensurables." ( Les métamorphoses de l'âme et ses symboles. Genève. Georg 1978. p.506) Ce passage de Jung a été cité par Gérard Chandès. [10] La paix sans fin [11] Jean Dufournet: art. cit. p.83 [12] ibidem, p.81 [13] Erec et Enide ( vers 5805 - 5809) "Car bien sachiez seüremant s'an moi n'avait de hardemant fors tant con vostre amors m'an baille, ne crienbroie je an bataille, cors a cors, nul borne vivant. [14] Erich Köhler: op .cit., p.96 [15] ibidem: p.203 [16] Ibidem: p.80 [17] Martine Orange: op.cit,p.32 [18] En combattant le comte Alier, Yvain montre qu'il ne peut rester impassible devant l'injustice; c'est un devoir de venir en aide aux opprimés. Le combat pour la dame de Norison annonce déjà ce que Reto R. Bezzola appelle " la lutte pour le toi", mais nous pouvons aussi le considérer comme un guerredon: Yvain délivre la dame des entreprises du comte Alier pour la remercier de l'avoir guéri de la folie. Ce Combat est donc sous le signe de "l'aventure subie" (ou "la lutte Pour le moi"). Il est perçu par Yvain comme une marque de reconnaissance. Si Chrétien de Troyes n'exprime pas cela explicitement, l'adaptateur gallois insiste sur ce point quand il écrit :"Owein donna le comte en présent à la comtesse en lui disant: "Tiens, voici l'équivalent de ton onguent béni" ( traduction J. Loth, Les Mabinogion, édition de 1913, t. II, p.37.) [19] Nous avons joint les deux extraits ( voir plus loin ) |
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