UNE VILLE SAINTE : JERUSALEM   

1- Les grandes périodes de son histoire

Le jubilé de 1996 fêté en Israël pour les trois mille ans de l’histoire de Jérusalem ignore la ville cananéenne pré-davidique mise en évidence par les fouilles récentes. Les premières habitations du IIIe millénaire sont celles d’un modeste village non fortifié abandonné par la suite pendant presque mille ans. Les premières mentions du nom de Jérusalem datent de la première moitié du second millénaire ( âge du bronze moyen) dans des textes égyptiens, c’est alors une forteresse parmi d’autres. A l’âge du fer (1200-1000), la ville est occupée par les Jébuséens. Vers l’an 1000, David devenu roi  des tribus juives conquiert la ville et  crée ainsi une liaison intime entre le site, le peuple juif et leur Dieu.

 

1-       La Jérusalem juive : dix siècles ; de David    ( 1000 av. J.-C.) à la dynastie hérodienne (quelques décennies avant et après J.-C). C’est alors la capitale politique et spirituelle des Juifs. La présence du Temple attire la foule des pèlerins à chaque fête. Petite ville elle ne pourra résister à la puissances des empires voisins, égyptien et mésopotamien. En 587, Nabuchodonosor, roi de Babylone prend Jérusalem et déporte une partie de la population. La conquête Perse avec le roi Cyrus permet le retour et la construction d’un second temple. Si la ville se laisse conquérir par Alexandre le Grand, l’hellénisme qui s’installe au IIe siècle av. J.-C. suscite la révolte des frères Maccabées. La conquête de Jérusalem par le romain Pompée en 63 av.J.-C. ne transforme pas la ville. C’est Hérode, allié de Rome qui va embellir le temple et construire une ville à allure hellénistique, celle que connaîtra Jésus, une ville brillante de 50 à 80 000 habitants , qui attire des milliers de pèlerins juifs de la diaspora méditerranéenne et mésopotamienne (cette dernière étant hors empire romain).

 

2-       La Jérusalem romaine  et byzantine : sept siècles.

-          Excédés par un climat terroriste de plus en plus tendu, les Romains finissent par assiéger et prendre Jérusalem en 70 de notre ère ; le temple et la ville entière sont rasés, les Juifs déportés. Après avoir réprimé un second soulèvement, l’empereur Hadrien en 135 fait construire une ville romaine avec monuments, temples païens classiques ; Jérusalem perd son nom et devient « Aelia Capitolina ».

-          En 326, l’empereur Constantin et sa mère Hélène, adoptent  officiellement une nouvelle religion, le christianisme , et ,entreprennent la christianisation de cette ville romaine qui progressivement retrouve son nom de Jérusalem. Des églises sont construites, dont celle du Saint Sépulcre, des pèlerins chrétiens affluent, la ville retrouve vers le Ve siècle les 80 000 hab. qu’elle avait à l’époque de Jésus.

-          En 614, la ville est conquise par les Perses Sassanides, ce qui interrompt les pèlerinages  pour quelques années. Si l’empereur byzantin Héraclius arrive à reprendre Jérusalem et a récupérer la relique de la vraie croix, cette Jérusalem byzantine ne retrouvera pas sa gloire passée. Dès 638, elle est aux mains des musulmans qui démarrent leur conquête fulgurante ( le prophète Muhammad est mort en 632 !).

 

3-       La Jérusalem musulmane : treize siècles : de 638 à 1918. Excepté un siècle et demi de présence chrétienne.

-          L’époque des Omeyyades (661-750) sera déterminante pour Jérusalem. Sur le mont du temple ( Haram el-Shérif pour les musulmans) deux importantes mosquées vont être construites, la mosquée du Dôme du rocher et la mosquée El Aqsa ( la Lointaine), mosquées très importantes encore de nos jours.

-          En 1099, Jérusalem est prise  aux Fatimides d’Egypte par les croisés de la première croisade et devient la capitale  chrétienne du Royaume latin de Jérusalem. Perdue à deux reprises par les chrétiens en 1187 et 1244, elle redevient musulmane  milieu XIIIe siècle.

-          De 1516 à 1918, Jérusalem est une petite ville de province dans l’immense empire turc ottoman. En 1918, avec l’effondrement de cet empire turc, la ville passe sous administration anglaise avec mandat de la SDN.

 

De nos jours, Jérusalem est une ville sainte revendiquée à la fois par des musulmans et par des Juifs. La réinstallation importante de juifs commence en 1917 avec l’autorisation de retour accordée par les Anglais ( Lord Balfour) et s’accentue avec la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Depuis le plan de partage de la Palestine par l’ONU en nov. 1917, Juifs et Palestiniens ( pour la plupart musulmans) revendiquent la possession de cette ville pour en faire leur capitale politique et spirituelle. Alors que le plan de partage de 47 en faisait une ville au statut international, la première guerre israélo-arabe de 48-49, amena un partage de fait de la ville : la partie ouest conquise par Israël et la partie est demeurant arabe. En 1967, le succès israélien de la guerre dite des six jours, leur permis d’occuper toute la ville. C’est donc cette partie est de la ville qui est considérée comme territoire occupé. En 1980, Israël proclame Jérusalem réunifiée capitale de l’Etat hébreu.

Les négociations actuelle entre Israël et les Palestiniens achoppent sur le problème du statut de la ville. Aucun des deux Etats, juif et palestinien, ne peut se concevoir sans Jérusalem comme capitale.

 Ville des conquêtes et des gloires, des morts et des larmes, des inculturations historiques et des imaginaires des civilisations, Jérusalem n’en finit pas de faire parler d’elle.

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Dernière modification : 03 janvier 2008